interrogatoire de telquel

Publié le par hassan tariq

 
 
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Par Driss Bennani

“Un parti politique, c’est d’abord un homme”

Antécédents
Hassan Tarik
Membre du conseil
national de l’USFP
(RACHID TNIOUNI)

1974. Naissance à Bhalil, près de Sefrou.
1991. Intègre l’USFP.
2004. Secrétaire général de la Chabiba Ittihadia.
2005. Professeur de sciences politiques à l’université de Settat.
2006. 2006. Démissionne de la Chabiba Ittihadia.

Smyet bak ?

Ahmed Tarik.

Smyet mok ?
Habiba Sdoud.

Nimirou d’la carte ?
CB 38339.

Il y a quelques mois, vous avez initié le courant des “nouveaux socialistes” au sein de l’USFP. Ils n’ont pas pris de l’âge depuis ?
Du tout. Nous essayons d’enrichir notre plateforme initiale. Nous avons été présents lors des congrès régionaux de l’USFP. À Casablanca d’ailleurs, nous estimons être bien représentés au sein du secrétariat régional.

Cela veut dire que l’USFP accepte enfin l’existence de courants internes ?
Les militants qui ont communiqué la plateforme politique ne sont pas invisibles. Notre existence en tant que courant politique est un fait accompli, auquel l’USFP ne s’est pas clairement opposé lors de l’élaboration des textes réglementaires pendant le dernier congrès. Peu nous importe de savoir combien nous sommes aujourd’hui. C’est justement un réflexe d’apparatchik que nous combattons. Ne nous demandez plus combien nous sommes, mais qui nous sommes. Nous mettons les idées avant le nombre.

Votre démission de la Chabiba Ittihadia a été immédiatement acceptée par le bureau politique. Ils n’attendaient que ça, on dirait…
Bien sûr que ça leur fait plaisir. Dans mon combat contre le clan Elyazghi, je suis arrivé à un point où je n’avais plus d’autre choix que de partir.

Votre mandat arrivait à son terme de toute manière. Sauf que là, vous partez en héros !
Je ne l’ai pas fait exprès. Je n’avais plus d’enjeu à la tête de la Chabiba. Mes détracteurs auraient donc très bien pu laisser aller les choses naturellement.

C’est quand même bizarre. Alors que partout dans le monde, les organisations de jeunesse sont une porte d’entrée au parti, la jeunesse de l’USFP est une excellente voie de sortie…
L’USFP souffre d’un problème de démocratie interne. Les jeunes sont plus sensibles à ce genre de thématique, parce qu’ils voient ce qui se passe ailleurs. Les jeunes ne se retrouvent pas dans cette culture traditionnelle et stalinienne des appareils, qui prévaut encore dans pas mal de partis. Ils finissent donc par s’en lasser, et partir.

Pourquoi n’osez-vous pas encore casser ce tabou de la légitimité historique, derrière lequel se cachent des zouâama politiques ?
Je crois que c’est quelque chose de dépassé. Youssoufi a été la dernière figure du mouvement national au sein de l’USFP. On est ensuite passé à la génération post-1956. Tout l’enjeu aujourd’hui est de faire cohabiter cette génération avec celles qui ont suivi. Chaque génération a ses références et ses symboles. Il faut donc une réelle démocratie interne, pour voir émerger une élite qui représente le plus grand nombre. Dans ce sens, nous proposons, entre autres, la limitation des mandats du bureau politique et l’incompatibilité de certaines fonctions avec la responsabilité partisane.

Et quel poids avez-vous pour concrétiser ces vœux ?
La force d’idées claires et “clean”, qui finiront par créer leur propre dynamique. Elles trouveront sûrement de la résistance, mais le sens de l’histoire ne permettra pas de retour en arrière. Nous sommes dans un pays jeune, gouverné par un roi comme Mohammed VI, qui ne peut pas tolérer que perdure cette phobie des jeunes et des nouvelles élites.

Vous croyez que l’USFP peut être un parti d’avenir avec Elyazghi à sa tête ?
Si des règles de travail démocratiques sont adoptées et que des normes de fonctionnements sont clairement établies, peu importe la personne que choisiront les militants.

À 32 ans, vous êtes professeur universitaire, “cabinard” chez Mohamed El Gahs, actionnaire dans une société de presse, initiateur d’un courant politique… Où voulez-vous aller ?
Là, maintenant, je vais à Settat. Plus sérieusement, je suis un militant démocratique de gauche. Ma vie n’a pas de sens sans les principes que je défends bec et ongles.

Une vie n’a pas de sens sans ambition non plus. Et je trouve que vous en manquez terriblement. Ça vous arrive d’écouter un discours de Sarkozy ?
Notre éducation politique nous impose une sorte de pudeur. On a l’habitude de dire qu’on se sacrifice pour l’intérêt général. Mais il y a beaucoup d’hypocrisie dans tout cela. Un parti politique, c’est d’abord un homme. Qu’on le veuille ou non. C’est ensuite un style, une réflexion et une stratégie. Pendant longtemps, nous avons entretenu l’illusion qui considérait le secrétaire général comme un simple membre d’une équipe. C’est faux ! Bouabid ou Youssoufi ont imprimé leur propre style à tout le parti

Publié dans entretien

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